Éditorial Juillet 2022

Dans cet avant-dernier numéro de notre bulletin, nous vous proposons de redécouvrir ou de découvrir quelques textes marquants qui ont jalonné sa publication.

Dans la culture technicienne ambiante, le regard intérieur risque de s’atrophier. Ana Maria Schlüter en témoigne : l’assise zen lui a permis de cultiver une expérience au-delà de la pensée, une manière neuve de s’ouvrir au mystère, un langage pour tenter de l’exprimer. Une terre déserte se transforme en terre fertile.

Si la conscience sociale et environnementale nous rappelle aujourd’hui que l’illumination sans responsabilité morale est bancale, le Zen, souligne James Heisig, aide à rétablir un équilibre : sans illumination, l’indignation morale est aveugle.

Ahimsâ, dans le jaïnisme, ne se borne pas à « ne pas faire de tort ». Force positive de respect de la vie, elle rend humble et plein de sympathie pour les êtres. Elle inspire des initiatives pour les aider à vivre en paix et dignité. Cela s’exprime notamment, selon Vinod Kapasi, par la pratique de l’hospitalité.

Bouddhiste thaïlandais, Sulak Sivaraksa n’appelle pas d’abord à des conversations sur les doctrines mais plutôt à s’engager ensemble dans la transformation de nos sociétés. Pour sa part, il voit dans l’enseignement du Bouddha un idéal de liberté, une voie où ascèse spirituelle et action concrète sont indissociables.

De même, pour le Swami hindou Agnivesh, la justice sociale est l’âme de la spiritualité. En pratique, justice et spiritualité sont synonymes. Elles sont des principes d’intégration nécessaires à la cohésion des sociétés. Il invite les religions à la coopération et au dialogue par l’engagement actif dans la réalité sociale et politique.

Attentif aux exigences de justice autant qu’aux équilibres écologiques, Michel Maxime Egger propose quelques repères utiles pour le « méditant – militant ». Il s’agit d’allier lucidité et espérance : tandis que l’espérance se ressource dans la méditation, le cheminement spirituel est nourri en retour par l’action citoyenne éclairée.

En octobre, notre dernier cahier retracera quelques moments significatifs de l’histoire des Voies de l’Orient. Il proposera aussi des textes nouveaux comme provisions pour la route : le voyage, pour chacun(e) de nous, ne fait que commencer.

Jacques SCHEUER